samedi 9 janvier 2016

Nigeria: une épidémie de fièvre Lassa fait un grand nombre de morts

Microscopie électronique en transmission montrant des virus de Lassa à côté de débris cellulaires.
Microscopie électronique en transmission montrant des virus de Lassa à côté de débris cellulaires.
Au Nigeria, quatre-vingt-dix cas de fièvre Lassa ont été répertoriés, depuis le mois de novembre et 40 personnes sont déjà mortes. L'épidémie est habituelle mais le nombre important de décès ne l'est pas, souligne Sylvain Baize, responsable du Centre de référence des fièvres hémorragiques virales à l'institut Pasteur.
Le Nigeria fait face à une nouvelle épidémie de fièvre Lassa depuis six semaines.
Selon l’OMS, la fièvre de Lassa est une infection virale appartenant à la même famille de virus que celui de Marburg.
« C’est une fièvre hémorragique qui est causée par un arénavirus, le virus Lassa. Ce virus, en fait, se transmet à l’homme par contact avec un réservoir naturel qui est un rongeur qui vit dans les habitations très proches des populations humaines. Il a donc des contacts fréquents avec l’homme, et ensuite il peut y avoir une propagation interhumaine » qui se produit, explique Sylvain Baize, responsable du Centre de référence des fièvres hémorragiques virales à l'Institut Pasteur, joint par RFI.
Sévissant de manière endémique au Nigeria, en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, la fièvre Lassa est asymptomatique dans 80 % des cas, mais pour les autres cas, elle peut provoquer des atteintes graves, hémorragiques ou neurologiques.
« Les symptômes de cette fièvre sont des symptômes pseudo-grippaux, de la fièvre, des douleurs articulaires et cela s’aggrave après avec des signes hémorragiques. On a de la mortalité entre 5 et 15 % des patients qui décèdent », ajoute Sylvain Baize. Il existe une molécule, la ribavirine, « un petit peu efficace » : c'est un antiviral qui était « notamment utilisé pour traiter l’hépatite C » mais son utilisation pose néanmoins des difficultés.
« Le problème qui se passe avec cet antiviral, c’est qu’il doit être administré très tôt pour être efficace. Or, c’est rarement possible, sur le terrain, puisqu’en général les cas de fièvre de Lassa sont diagnostiqués assez tardivement, à un moment où précisément ce médicament n’est plus efficace. Et puis, c’est un médicament qui est très cher, qui a beaucoup d’effets secondaires et qui n’est pas disponible sur le terrain. Il y a fréquemment des épidémies, mais pas souvent de cette ampleur », précise Sylvain Baize, responsable du Centre de référence des fièvres hémorragiques virales à l'Institut Pasteur.
En Afrique de l’Ouest, il y a entre 100 000 et 300 000 cas par an dont 5 000 décès, selon le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies.

KJ

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