mercredi 17 juin 2015

Tchad: Ndjamena placée sous haute surveillance après les attentats

Au moins 27 personnes ont été tuées dans le double attentat-suicide
qui a frappé Ndjamena, le 15 juin 2015.
Au lendemain du double attentat-suicide inédit qui a fait au moins 27 morts et une centaine de blessés dans la capitale tchadienne, les mesures de sécurité ont été considérablement renforcées à Ndjamena et la traque des complices et commanditaires a commencé.
« Ces attaques n'émousseront pas la détermination du Tchad à combattre le terrorisme », a promis le gouvernement qui affiche la même inflexibilité qu'Idriss Déby mardi à son retour au pays après le sommet de l'Union africaine à Johannesburg.
Une position de fermeté visible désormais dans tout Ndjamena. La ville est totalement quadrillée par les forces de l'ordre. Policiers et soldats sont déployés en masse près des mosquées, des églises, des marchés et des grandes artères. Véhicules et occupants sont systématiquement fouillés. Les voitures aux vitres fumées ont d'ailleurs été interdites. Des check-points barrent désormais l'accès au commissariat central et à la voie passant devant le palais présidentiel.
Idriss Déby a déclaré que cet acte ne resterait pas impuni. Il a regretté que malgré ses consignes renouvelées au gouvernement, la vigilance face au risque d'attentats était quelque peu retombée. Il a également présenté ses condoléances aux familles des victimes. Pour lui, il ne fait aucun doute que l'attentat est signé Boko Haram et le Tchad a payé pour son engagement et les coups durs portés aux islamistes. « Il fallait s’y attendre, je ne suis pas surpris, a déclaré le président tchadien. Nos forces de sécurité, de la manière la plus vaillante possible, ont porté un coup dur à ces terroristes et leurs commanditaires ne sont pas contents. Nous avons affaibli Boko Haram. Et aujourd’hui Boko Haram a choisi la manière la plus vicieuse et lâche en versant le sang des Tchadiens. (...) Je ne parlerais pas de défaillance, mais d’une baisse de vigilance. Si on avait été vigilants comme au départ, cela aurait pu être évité. »
Baisse de vigilance ou laxisme ?
Pourtant, selon l'opposant Brice Mbaimon Guedmbaye, c'est bien le laxisme des autorités qui serait en partie responsable de la situation. Le président du MPTR (Mouvement des patriotes tchadiens pour République) demande un plan de vigilance national, impliquant forces de l'ordre, politiques, religieux et société civile, pour permettre de débusquer d'éventuels suspects. « Nous avons déjà eu à dénoncer le laxisme des forces de l’ordre,explique-t-il. Ce qui est étonnant c’est que ces attentats se sont passés dans des lieux qui représentent les symboles de la République. Ça veut dire que le gouvernement n’a pas été assez vigilant ou a simplement minimisé la menace de Boko Haram. Ce que nous demandons au gouvernement, c’est de mettre en place un plan de vigilance qui doit impliquer les forces de l’ordre, les autorités traditionnelles tout comme les chefs des différents quartiers, les maires d’arrondissement et en même temps la population elle-même pour que le contrôle des déplacements des individus inconnus soit assuré. »
En attendant, l'enquête a commencé. Le parquet de Ndjamena a ouvert une information judiciaire. D'après le procureur, plusieurs suspects ont été arrêtés. Commanditaires et complices sont activement recherchés, car selon lui une telle opération a nécessité une préparation minutieuse.
KJ

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